DENTAL STORY – 02 – LA COMPASSION – PUBLICATION SOCIALE DU 231015

SUJET : LA COMPASSION

CATÉGORIE : LONG TEXTE – RÉCIT DE VIE SUR LA VIEILLESSE

PERTINENCE : Toujours… Celui-là l’est vraiment. Fa que let’s go.

IMPORTANCE : Oui. Car un jour, vous aussi serez vieux.

VALEUR LUDIQUE : Fuck-all. Rien de joyeux.

TEMPS DE LECTURE : Un grand café étiré. Je sais je sais il es un peu long, au moins 8-10 min, mais vous le méritez.

Rendu au boute vous ne regretterez pas d’avoir perdu du temps de lecture, promis. Lisez jusqu’à la fin, vous serez touché par votre propre sort.

Et Préparez-vous à une très bonne histoire, ça rentre au poste. J’ai bien dit « RÉCIT » dans la catégorie.

Pour les nouvelles de ma condition médicale, m’a vous régler ça en trois lignes : Vos prières et l’envoie de votre amour a bel et bien fonctionné. Depuis jeudi, je vais 75% mieux, c’est fou ben raide. Voilà.

C’est pas de ça qu’on parle aujourd’hui.

Mais de meurtre par indifférence.

Ok, go, on plonge

Prémisse:

La souffrance humanise définitivement, et son observation empathise.

Rendu à mon 8e jour d’hospitalisation pour une banale extraction dentaire le 19 septembre, qui a gravement dégénérée depuis, j’ai observé ici à chaque jours depuis mon admission le 8 oct, au moins entre 1 et 4 erreurs médicales, juste dans ma chambre. Des petites erreurs individuelles mais qui au global s’accumulent.

Juste vendredi en fin de journée je crois que j’en ai reçu 6 en ligne du même préposé. Le gars était pressé, dernier quart, dernier shift, dernier patient… Esti qu’il m’a fait mal, sans le vouloir, mais il m’a fait mal.

Pas de mauvaises intentions, mais plusieurs problèmes d’attention… et les petites indifférences entraînent le mal, c’est définitif.

On dira ce qu’on veux, un/une soignant/te qui te rate la veine 2-3 fois pour les prises de sang, même si cest micro, ce sont autant de petites tortures évitables qui en viennent à taper sur le moral. Un soluté dans le mauvais trou, donc un médicament qui n’est pas administré, un cathéter qui coule, un oubli de rincer le sang qui coagule et bloque les conduits, une sonde « enlevée par erreur » qui doit être remise avec bcp de douleur…. Rien pour donner envie de fréquenter les hôpitaux pour le plaisir.

Je constate que l’indifférence et la nonchalance sont la source même du mal.

Samedi, un nouveau bénéficiaire a intégré ma chambre, un homme bon, rendu à 88 ans, hospitalisé pour des problèmes digestifs, mais avec toute sa tête.

Il est moi, vous, nous, rendu au bout de la vie.

Plein de bobos galeux sur les jambes à cause des chutes, son œil droit crevé à l’âge de 87 ans, aussi a cause d’une mauvaise chute sur un coin de table… terrible.

Et l’incontinence. Les sphincters qui lâches, les joins qui fuitent… terrible.

La dignité de base perturbée pour cause de défaillance mécanique et usure des pièces… terrible. Je serai lui dans 40 ans, mais je ne suis pas certain si j’en ai envie. Ça fait peur.

Ce matin au déjeuner, un préposé insensible es venu lui garrocher son déjeuner sans ménagement. Deux toast, un petit cup de confiture, une tranche de fromage, un café, petit jus dans un cup de plastique scellé, petit extra de céréales, c’est tout.

« Monsieur Gérard (nom d’emprunt) aimeriez vous du beurre de pinotte sur vos toast? » que je lui demande « Oui s’il vous plaît »

Hier j’avais eu du beurre d’arachide, j’ai donc demandé au préposé si nous pouvions en avoir « non il n’y en a pas ».

– Excusez moi mais hier nous en avions…

– Aujourd’hui il n’y en pas!

Ben câlisse!

Je me lève et vais voir l’autre préposée rendue au bout du corridor « Pardon auriez-vous du beurre de pinotte svp? » elle me répond de suite « Bien sur, voilà ». Satisfait, je retourne à ma chambre.

C’est banal pour nous, mais assembler la confiture, le beurre d’arachide, le sucre, lait, café, mettre le lait dans les céréales… c’est plusieurs étapes! Et quand tu ne vois que d’un œil, c’est pire.

Voyant bien qu’il était démuni, j’ai demandé à mon bon monsieur, retraité de poste canada, s’il avait besoin d’aide pour graisser ses toast et organiser un peu son déjeuner, abandonné devant lui en pièces détachées « oui s’il vous plaît ».

Mais avant que je n’intervienne l’assistante du département est passé par là « non non, vous êtes gentil mais il y a des gens payés pour ca, ce n’est pas à un patient d’aider un autre patient »

Donc elle est allé chercher le même préposé qui avait juste droper le plateau devant lui en le grondant « c’est à toi de l’aider, t’es payé pour ça! »

Je serai moi-même indulgent envers cet humain en mettant cela sur le dos du manque d’expérience, mais je l’ai trouvé trèes très poche. J’ai attendu avant de manger mon propre déjeuner, pour m’assurer que mon voisin de chambre était bien servi.

Non seulement le préposé n’a pas donné son meilleur pour répondre à la demande très simple d’aller chercher un casseau de petit bonheur pour le vieillard, mais il n’a pas été capable d’ouvrir le cossin de beurre d’arachide, donc il m’a demandé de le faire (pour vrai, je niaise pas) et ensuite, il a graissé les toasts du monsieur avec … sa cuillère à céréale !! Pis tout croche à part ça.

Et il es parti.

Taaaaaaab!

E$#%@ de j’ambon du C@l*&&#

Fukoff, je me suis ocupé du monsieur!

J’ai complété son café, et nettoyé sa cuillère pour lui permettre de manger ses céréales dans un ustensile PROPRE. C’est banal, mais ciboère, c’est la base de la dignité. J’étais vraiment choqué de la nonchalance du préposé, et croyez moi, je n’ai pas laissé ça là.

Quand la patronne est réapparue, je lui ai rapporté la situation « Ha mais vous savez monsieur me dit-elle, nous avons besoin de préposés d’agence la fin de semaine, et ils ne sont pas tous attentionnés… » « Ok je comprends, mais svp expliquez à ce préposé l’importance de toujours faire de son mieux, c’est essentiel de ne pas être nonchalant pour les patients! »

Moi qui vit et existe en entier par les 5 accords toltèques, j’étais outré de voir le manque de sensibilité de cette personne, pourtant au service des autres, soit-disant.

Pour mémoire, les accords toltèques (livre de Miguel Ruiz, 1997) sont des principes de vie simples qui vont comme suit :

– Parole impeccable

– Ne pas faire de supposition

– Ne rien prendre de personnel

– TOUJOURS FAIRE DE VOTRE MIEUX

– Garder l’esprit critique, questionner de bonne foi.

Si vous ne connaissiez pas l’existence de ces principes, je vous invite à être curieux et faire vos recherches sur son application et votre vie s’en trouvera de beaucoup amélioré, c’est une promesse de Costa, garanti.

Fa que, ça c’était mon coup de gueule du matin.

Quand on ne s’applique pas, quand on est nonchalant et indifférent aux autres, quand on manque de sensibilité, on contribue à l’assassinat de l’Âme, on tue à micro-dose l’amour et La Vie.

En physique il existe le principe d’entropie, qui caractérise l’état de désordre d’un système, et si je simplifie, est résultante d’un manque d’organisation et d’énergie, d’attention. Plus l’énergie est dispersée, moins elle contribue à l’efficience d’un résultat donné, et se manifeste par le désordre, la désorganisation, le chaos.

Moins on donne d’amour, d’énergie et d’attention à une cause, une plante, un animal de compagnie, un enfant, à votre cerveau, plus ces éléments seront portés à « mourir », cesser d’exister, péricliter, se dégrader.

Nulle chose ne peu croître sans un apport énergétique suffisant, et au même titre, le meurtre à petit feu se fait par l’indifférence, la négligence, l’absence d’amour et d’attention à une cause.

So what (et alors?)

Restez branché en conscience, recherchez les responsabilités, engagez-vous et n’ayez pas peur de vous compromettre devant la bêtise humaine.

Redressez les tords et résonnez à la bonne fréquence tel un diapason de l’Univers. That’s it.

Voilà mon appel à votre force pour un monde meilleur.

Fa que….

retour à l’histoire.

Suite au déjeuner, j’ai entretenu la conversation au vieux monsieur (moi dans le futur je le rappelle, en espérant que lorsque ce sera mon tour, j’aurai un moi de mon âge actuel qui fera preuve de la même sensibilité envers le moi projeté +40 ans. Oui je sais, c’est « empatho-centré », mais c’est ça qui est ça sti) et ce fut très agréable comme moment qui n’existe pas, très « humain ».

Et parlant d’humanité…

À contrario, l’empathie et la compassion sont l’étincelle de vie et d’espoir qui permettent de garder la foi et la Joie devant l’absurde et l’indigence.

Pour l’illustrer, hier soir j’ai assisté à la plus belle des choses qui elles, me donnent foi.

Toujours avec mon vieux monsieur, qui venait d’être admis en grande faiblesse dans ma chambre, uniquement séparé par un rideau pour toute intimité, ce dernier a eu une fuite majeure au gasket d’en bas, si vous voyez ce que je veux dire… Ses intestins se sont un peu pas mal vidés.

Alors deux trèes gentilles infirmières-auxiliaires (ou préposées) se sont pointé, et dans la plus grande gentillesse du monde, elles ont rassuré le monsieur, et en ont pris soins de manière tellement humaines.

– Je m’excuse, c’est pas très plaisant, dit le vieillard.

– Mais non mon bon monsieur, vous inquiétez pas on va s’en occuper, de répondre l’une des femmes.

Et en soulevant les draps « hou la la, on a eu une bonne fuite hein? C’est un gros cadeau ça! » Et tout le monde de partir à rire. « Allez on y va, ensemble ».

J’ai trouvé tellement, mais tellement touchant de voir ces deux femmes aucunement choqué de la situation, au contraire capable d’en rire, et de faire rire le monsieur avec elles. En fait, elles ont instauré un climat ultra détendu, amical, dédramatisé au maximum, et elles l’ont rendu à l’aise, dans l’humour et… l’amour.

Imaginez quand vous serez vieux vous aussi, devoir vous faire laver les fesses par des étrangers, combien ça demande d’humilité, car on dira ce qu’on veut, la fierté en prends pour son rhume en sal, et la dignité disparaît au fond de la couche culotte.

Cette capacité de transformer une situation des plus inconfortables en « normalité », et la capacité de RIRE, et faire rire le principal intéressé pour préserver sa dignité humaine a été pour moi un exemple de superbe compassion.

Je salue respectueusement et avec gratitude les milliers de soignants qui contribuent au mieux-être humain, en s’appliquant avec amour au service des autres.

Et je fuckin botte le cul aux autres en leur souhaitant de dormir dans leur excréments, pour être TOUCHÉ par la faiblesse humaine, et ainsi, développer l’empathie nécessaire à être sensible au mal généré par l’entropie, l’inconscience et l’indifférence.

Voilà.

Cette situation s’applique à n’importe qui, partout sur la planète.

L’humain a besoin des autres pour vivre, comme l’enfant a besoin de l’amour de sa mère pour s’épanouir.

Tous ne savent pas aimer comme il se doit, c’est vrai. Moi le premier.

Mais au moins, nous avons la capacité de changer, d’apprendre et de nous développer, nous construire et croître. Personne n’est prisonnier de sa condition, si on le souhaite, et dans les bonnes conditions.

Si vous vous êtes rendus jusqu’ici, félicitation. J’espère que ce coup de Gueule de conscience aura pu résonner en vous, tel un diapason, pour faire vibrer la juste note.

Avec amour…

#dignitéhumaine #compassionatecare #compassion #SoinsDeSanté

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DENTAL STORY – 03 – LA DOULEUR ABSORBÉE – PUBLICATION SOCIALE DU 231017

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