LES GRANDS ÉCRITS – DE LA PERTE DU SOUFFLE – 19 NOV 2024

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Ce texte sera très dur, si vous êtes fragile, je vous invite à ne pas le lire car il vous entraînera avec moi là où ça fait mal.

C’est un texte long, dans lequel je ne fais que m’exprimer, en mémoire de l’amour de ma vie, décédé le 23 nov 2015. 

Je ne souhaite aucune pitié, je ne souhaite aucune action de la part de personne, je ne souhaite pas de réconfort ou de tentative de diminuer ce qui est. Car c’est ce qui est. Et c’est tout.

Utile ou pas, ce témoignage brutal exprime le mécanisme de libération par les larmes qui afflige les humains, et au travers mon expérience extrêmement personnelle, c’est celle de l’humanité qui est ainsi manifestée. CEPENDANT, bien que issu de mon expérience, comme toujours, vous gagnerez par lecture de ce texte une meilleure compréhension des fonctions cognitives et des mécanismes qui VOUS gouvernent. C’est un grand “Costalk”! 

Donc vous êtes avertis.

Contexte : en date du 17 nov 2024, j’entends une chanson qui me ramène directement a cœur de ma relation d’amour avec Junior, et cela me désorganise profondément, comme jamais je n’ai vécu cela auparavant, de cette manière.

On se lance.

L’EXPLICATION

Les émotions ne sont pas rationnelles. 

Elles sont un mécanisme humain de protection, d’avertissement, de ressenti d’une situation extérieure qui afflige votre conscience, en venant du ventre, Joie, peur, peine, Excitation…

Mais les émotions envahissent vos fonctions cognitives et passent par-dessus la raison. C’est pourquoi la peur paralyse parfois les gens, tout comme l’amour et la passion font perdre toute la raison.

Alors que la pensée logique se retrouve dans le cortex frontal, la peur, la peine, et la douleur se retrouvent plutôt dans le lobe rachidien derrière la tête, qui ramène au “cerveau reptilien”, c’est-à-dire extrêmement primaire, comme Mécanisme. 

Ces fonctions cérébrales sont organisées de telle manière à assurer le fonctionnement des êtres vivants selon leur apparition au fil des développements millénaires de l’évolution humaine, depuis que nous sommes des têtards jusqu’à aujourd’hui. 

Et bien que organisé par notre conditionnement social et éducationnel, il n’en reste pas moins que les mécanismes primaires auront toujours le dessus sur le conditionnement secondaire.

C’est la raison pour laquelle les soldats, policiers ou pompiers s’entraînent autant pour le combat : afin de contrer les réflexes de survie et instinct de fuite devant le danger et la peur. 

Ils apprennent à développer des réflexes contre-intuitifs leur permettant de ne pas paralyser et d’agir pour lutter et combattre malgré le danger, et ainsi, accomplir leur mission de protection de la communauté. C’est pour CELA que c’est un sacrifice. 

Selon les conditions factorielles, le niveau d’entraînement, et les aptitudes personnelles de chacun, en général, c’est ainsi que les soldats, les pompiers, les policiers, ou tout autre corps de métier en lien avec le danger peuvent agir et faire ce qui est attendu de leurs fonctions. Et cela s’applique depuis le début des temps.

Il arrive cependant que des émotions traversent tout cela, et dans certaines situations puissent complètement anéantir tout l’entraînement, la logique, la raison, ce qui est rationnel. J’ai vu des grands soldats, des gars solides comme le rock s’effondrer au combat et dans certaines situations de stress… Alors que le petit de qui on n’attend rien se tient debout et courent vers la menace. C’est ainsi.

Et c’est exactement ce qui m’est arrivé depuis le dernier week-end. 

Alors que j’ai déjà vécu toutes ces émotions, et quelles ont contribué à ma guérison en quelque sorte depuis des années, malgré moi je suis envahi de douleur, douleur de la perte de l’amour de ma vie comme si c’était très frais et que cela venait juste d’arriver.

C’est surprenant en fait. 

Je ne m’y attendais pas, et ignorais même que cela puisse jamais se reproduire dans ma vie tellement j’ai souffert déjà, mais nous y voilà. Alors je capture cette souffrance au passage pour la coucher ici sur papier et en témoigner à nouveau comme condition humaine qui s’adresse à l’éternel.

Depuis l’apparition en moi avec une force et une présence rarement observée de l’homme que j’ai tant aimé, les larmes m’envahissent comme des vagues Impossible à arrêter.

Mon esprit est envahi par l’image de Junior et ses yeux Magnifiques, et même sa voix, que je n’avais pas entendu dans ma tête depuis longtemps résonne en mon cœur, vibre en mon âme. 

L’EXPÉRIENCE MANIFESTE

Lundi le 18 nov 2024, je pleure beaucoup, je ressens une immense déchirure à l’intérieur de moi comme si je venais juste de perdre Junior. Je pleure à m’en  vider les poumons.

Ce sont d’immenses sanglots, très profonds, qui secouent tout mon corps de spasmes.

Je ne dors peu ou pas du tout, envahi de souvenirs qui n’était plus en ma conscience et d’émotions qui n’était plus dans mon ventre, et au réveil du mardi je pleure avant même d’être levé, visité par de long sanglots qui me vident les poumons alors que je suis encore couché dans mon lit. 

Cela me rappelle mes premiers réveils des premiers lendemains de l’annonce de son décès. Avant même l’ouverture des yeux j’étais plongé dans un bain d’acide qui arrachait ma peau. C’est très particulier et je ne le souhaite à personne.

Mon visage est inondé de larmes et la reprise du souffle est comme le dernier réflexe qui semble ne jamais venir tellement je pleure au bout de mon âme. Le mécanisme de libération de la douleur par les larmes est très spécial, car comme un souffle géant, il vient à vous, et prend toute la place pendant quelques minutes en occupant tout l’espace mental, la vision, le cœur, et il occupe tout le corps.

Ensuite cela laisse quelques minutes de repos, de reprise en conscience de retour en surface et on se dit ça va être correct. Et quelques minutes après c’est encore une montée d’une douleur infinie qui vous replonge vers le fond pendant quelques minutes.

C’est ponctuation, des larmes et des spasmes et une phase très douloureuse, mais libératrice et nécessaires à l’évacuation de la souffrance.

C’est réellement atroce que d’être visité par ces immenses vagues de sanglots, très incapacitante au milieu d’une tâche.

Cela entraîne souvent des situations grotesques. 

Par exemple, vous commencez quelque chose, mais n’avez pas le temps de le compléter avant d’être ravagé par une vague de pleurs qui vous vide les poumons, et vous inonde de larmes encore une fois. Que vous soyez en train de préparer de la nourriture, être à la toilette, plier du linge, ou tout autre chose, parfois l’on ne peut juste tout lâcher et tout arrêter. J’ai souvenir de pleurer en coupant des légumes et de devoir lâcher le couteau tellement cela devient dangereux. 

Alors il faut trouver la manière d’être fonctionnel par petite séquence en pouvant abandonner un peu ce que l’on fait sans trop de conséquence.

Il y a longtemps que je n’avais pas tant pleuré Junior, et cela m’a rappelé combien j’avais mal au corps, combien j’avais mal à la tête, combien j’étais brisé physiquement de pleurer. Littéralement. Pleurer pleurer jusqu’à en avoir mal à la tête à force de manquer d’air, être ravagé par des vagues de sanglots qui désorganisent toute la pensée et la fonction motrice…

L’EXUTOIRE 

Cette traversée des charbons ardents est absolument remarquable comme humain car elle imprègne définitivement la mémoire de cette douleur. Mais cela est aussi nécessaire à la guérison et au fait de sortir cela de soi pour ne pas corrompre à l’intérieur et ne pas pourrir par le cœur.

Ce n’est pas pour rien que l’humain est ainsi constitué, avec des mécanismes émotionnels qui permettent la libération de ses pensées et de ses expériences, car la vie continue après tout.

C’est La Vie.

C’est en cela que ce que l’on nomme la RÉSILIENCE se développe et permet de composer avec ce qui semble inhumain et invivable dans le moment présent. C’est par ce chemin de croix que l’humain peut laisser derrière ce qui est paralysant et poursuivre sa route dans la lumière sans rester dans les ténèbres.

LA VIE est une suite de situation différente pour chaque humain au travers duquel ces derniers ressentent des émotions et vivent des expériences physiques qui entraînent des apprentissages et des prises de consciences par les sens, et c’est ainsi que se forge l’humanité.

C’est grâce à la souffrance et à la douleur des gens avant nous que l’on peut mettre en place des conditions de bien-être qui nous évitent ces souffrances et ainsi, nous permettent de vivre mieux dans les générations suivantes.

Imaginez si vous deviez encore vous sauver des dinosaures en allant au dépanneur, vous connaîtriez la peur…

Et ces émotions sont essentielles à la survie de l’homme avec un grand H, car ceux qui ne ressentent pas, n’apprennent pas, ont plus de chance de ne pas suivre leurs instincts et les mécanismes de survie qui garantissent leur reproduction éventuelle pour la suite dégénération. 

Relisez encore si besoin. C’est ainsi que cela fonctionne.

Alors toutes ces émotions qui me traversent n’existent qu’en moi, bien sûr, mais elles sont la manifestation de ce qui est en nous tous, dormant dans le confort de l’indifférence.

Ne soyez donc pas surpris si je vous affirme que c’est en fait avec une forme de JOIE et de GRATITUDE que je vis tout cela, car ça me rend très humain, et ça me rappelle surtout l’amour, tellement l’AMOUR! Cela me rappelle que mon Junior est autour de nous, mais qu’il m’attend aussi juste là, de l’autre côté de la vie, dans l’éternité.

Nos vies ne sont que de courtes parenthèses dans le grand plan universel, des petites fenêtres de conscience au travers des millénaires qui nous permettent de vivre, ressentir, témoigner en pleine conscience de toutes ces incroyables possibilités auxquels nous avons accès en tant qu’humain. Et cela, est un privilège énorme.

J’en fais donc foi ici, et affirme ne vouloir rien changer à rien, car tout ce qui se vit fait partie de ma destinée. Pour ma part, la mise en mots de mes expériences me permet la prise de conscience et de me libérer les sens. C’est ainsi que Christophe se soigne, au travers les mots. 

Et s’il se trouve ce texte aussi dorénavant appartient à l’humanité, parmi de nombreux enseignements qu’ils l’ont précédés. Ce n’est qu’une goutte, dans la conscience humaine, mais renouvelée dans la modernité de nos technologies….

Voilà.

Si vous vous êtes rendus jusqu’ici, je vous en félicite, et à la rigueur. Je vous remercie d’avoir lu pour partager avec moi cette expérience.

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