Voyages & Découvertes – CVCS – SEN1-06 : VISITE IMPROMPTUE SUR DAKAR

Série CARNET DE VOYAGE D’UN CANADIEN AU SÉNÉGAL (CVCS) publié en articles dans le cadre de l’anniversaire de ce voyage initiatique réalisé en février 2013 dans le cadre d’une mission militaire de formation au Sénégal. Ici, le sixième article d’une série de douze.

DU 2 FEV AU 2 MARS 2013

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SEN1-06 – VISITE DE MON MEILLEUR AMI, TELLEMENT IMPROBABLE!

Sortie culturelle

Découverte d’un endroit plutôt… ludique !

15 fev 2013

Jour 13

Samedi, 1800.

La sonnerie du téléphone me tire de ma sieste. Je m’étais assoupi sur mon lit.

« QU’EST-CE TU FOUUUUU?? »

Hein? Quoi? C’est qui ça ?? Chu tout mêlé… « T’es qui toé?? » que je demande sans ménagement. La voix me semble familière, mais c’est impossible… je suis à Dakar, le gars à qui je pense doit être je sais pas ou dans le monde…

« WAKE-UP MAN !! C’EST JEAN!! »

Silence

« What the F… »

« Yo man ! Je suis pogné à Dakar, dans un hôtel pas loin de l’aéroport, ça d’lair que tes aussi à Dakar ? » qu’il me demande.

What what what Câlisse ?? Mon grand frère, mon body, mon brother Patrick Jean (*Nom d’emprunt pour un peu de protection) de Montréal est ici à Dakar ??? En même temps que moi ??? Tu me niaise !!! Je capote ben raide.

Et je saute du lit, soudainement complètement réveillé « YOOOOOOOOOOO !!! »

Nous prenons arrangement en deux temps trois mouvements, je donne à Patrick les indications pour me joindre en taxi et me prépare pour la soirée… Wow! Mon pote Pat va venir me trouver ici, à Dakar !

Je m’évade sur le toit de l’hôtel pour réfléchir et écrire un peu en attendant son arrivée. Je suis très excité et me considère très privilégié de vivre ces expériences uniques et offertes à une micro pourcentage de la population au cours d’une vie entière. Je me fais donc un devoir de vivre à fond chaque moment, et d’en tirer un maximum de leçons et de bénéfices.

Pour l’heure, je n’ai pas le choix, pour ceux qui ne le connaissent pas, je dois vous présenter mon ami, mon frère Patrick.

Patrick Jean

J’ai rencontré ce mec en 2003 je crois. Il n’était qu’un chauffeur, un gars disponible parmi d’autres. Ça adonne que ce jour-là, cette semaine-là et ce mois-là, le gars était disponible, ou autrement dit n’avait pas de vie ou avait trop de dettes et devait travailler le plus qu’il pouvait pour le régiment, en l’occurrence, pour moi à ce moment-là.

Moi j’étais engagé à plein temps comme Sergent Recruteur, et je n’avais rien à foutre que ce soit lui ou un autre qui me conduise là où je devais aller. Sauf que ce fut Patrick. Et il fut TRÈS réceptif à mon enseignement. Ce qui fit qu’il grandit comme un géant pendant trois ans. Et de « jambon-jean » il devint « Cpl-Jean-le-vénéré ». J’ai eu toute honneur à travailler avec ce mec formidable pendant des années, jusqu’à ce qu’il prenne son envol et migre vers l’armée régulière. Je le perdais comme complice de mes actions militaires, mais pas comme ami, jamais comme ami.

Aujourd’hui, mon ami Patrick travaille pour un groupe spécifique de la logistique de l’armée, et il effectue de nombreux voyages et déplacements dans le cadre de son boulot, associé aux « Mouvements » de l’armée. Imaginez lorsque qu’un pays part en guerre, ou en mission quelque part dans le monde, cela nécessite le déplacement de milliers de personnes, de véhicules, et de matériel. Cela veut dire des billets d’avions, des transporteurs de matériel, des envois par bateau, par train, par container, etc.… he bien il y a un métier dans les très grosses agences qui fait cela, et c’est ce que fait mon ami Pat. C’est la Logistique.

Et par le plus grand des hasards, Pat était en Sierra Léone avec sa gang, lorsque leur avion a eu des problèmes et a dû atterrir à Dakar. Il n’y était que pour 24H, et il se trouvait que moi j’y étais aussi à ce moment-là. À peine 15 km l’un de l’autre sur le continent Africain. Trop fort la vie!

L’arrivée

Je suis encore sur le toit lorsque je vois le taxi de mon pote Patrick arriver 6 étages plus bas.

Je lui texte de me joindre sur la terrasse, dernier étage dans l’ascenseur.

Je suis ému. Putain que je capote. L’air est chaud, doux, je SENS que ce n’est pas chez nous. Tout me confronte, je suis dans un environnement totalement étranger, et je m’apprête à retrouver un ami, un frère, qui représente tout l’inverse de ce qui m’entoure ici; au lieu de l’inconnu et de la découverte sans cesse renouvelée, il est mon rock, mon passé, mon histoire, mon vécu, il est parti de mes succès et échecs militaires de 3-4 années les plus importantes de ma carrière… Patrick est dans ma vie jusqu’à ma mort, soyons clair, c’est à ce point qu’il est important. Et il vient me trouver ici, maintenant, à Dakar, en Février 2013, sur le toit de cet hôtel, pour le temps d’une soirée. Ostie ! Je Capote !

Les portes de l’ascenseur s’ouvrent. On ne dit rien et on se prend dans nos bras. Rien à dire, c’est trop fort.

On sort sur la terrasse, fume une cigarette ou deux, on goûte le moment incroyable offert par La Vie™. Nous aurions voulu imaginer, planifier et organiser cette rencontre au fil des hasards que nous n’en aurions pas été capable. Il me raconte comment cela fut compliqué en Siera Léone de « fermer » la place, combien ils avaient dû faire transporter le matériel sur bateau, train, camion et mulet afin de le rendre jusqu’à l’aéroport. Pat me raconte que même une fois dans l’avion, tout embarqué, les portes fermées, les gars assis et attachés, les mains sur les commandes en bout de piste et prêt à décoller, la tour de contrôle a refusé de donner l’autorisation de décollage. Ils exigeaient une « taxe de décollage ». Quoi ?? Une quoi de quoi ?? Putain ! Ça fait des années qu’on est là, qu’on apporte de l’aide et que l’on fait vivre l’économie, et soudainement, au DERNIER départ, au lieu d’être cool, les contrôleurs décident de s’octroyer un bonus de performance sous forme de prime de départ !

He bien imaginez-vous que les pilotes ont dû freiner les moteurs, baisser les volets, et qu’un membre de l’équipage a dû aller « négocier » la taxe de départ, et il a dû payer 10 000 $ de « frais de services »… PAW! Comme ça ! En plein dans les dents. Au revoir Canada, merci de nous avoir aidé à éviter la guerre civile toutes ces années. Mais maintenant que vous foutez le camp, allez justement vous faire foutre, passez à Go et payez 10 000 ou vous restez sur la piste avec des jeeps militaires qui empêchent le décollage… Une chance qu’il y a toujours des valises d’argent qui trainent dans les avions pour ce genre de mission.

Cette « négociation » a pris plus de trois heures, alors que les pilotes étaient à une minute de partir, et cela a tout chamboulé le plan de vol. Je n’ai pas tous les détails, mais cela explique en partie la raison de la venue improbable de « l’équipe de mouvements » au Sénégal, alors que cela ne faisait pas partie de leur trajet initial. Ils étaient donc stationnés dans un hôtel tout près de l’aéroport, le FAAD PALACE. Que voulez-vous, quand on est mal pris, on dort ou l’on peut hein ?

On poursuit donc notre échange pendant quelques minutes, et on décide de sortir pour aller nous balader.

L’errance dirigée

Nous sortons de l’hôtel et marchons au hasard de nos pas vers le centre de la ville. À nous deux, nous avons reconstruits la doctrine de recrutement de l’armée, nous avons réinventer et refait le monde au moins 1000 fois, nous sommes invincibles. Il connait ma mère, je connais sa mère, ses frères, nous sommes inséparables, rien ne peut nous arriver. Nous marchons avec confiance dans les rues de la ville, indestructibles ! C’est si bon de me retrouver avec mon frère d’Âme, un mec dans ma vie avec qui je me suis développé, et que j’ai vu lui se développer… nous avons grandi ensemble, et on se retrouve là, en Afrique… Ayoye ! Stie que c’est hot !

Lui n’est qu’en transfert pour 24H à Dakar, moi j’y suis depuis plus de dix jours, je lui sers donc de guide, confiant de là ou je vais, convaincu d’avoir compris comment ça marche ici à Dakar. Mouais…

On se retrouve au centre de la ville, Place de l’Indépendance, c’est absolument merveilleux. L’air est chaud, piquant. Ça ne sent PAS chez nous. L’on SAIT que nous ne sommes pas chez nous… Sauf que en compagnie l’un de l’autre, on a rien à foutre de là où l’on est. On est ensemble, c’est tout ce qui compte. À Montréal, à Zagreb ou à Dakar, ça ne change rien.

On marche sans trop regarder ou l’on va, car on discute beaucoup et on se met à jour sur nos derniers développements personnels. Les blondes, les chums, les amours, la carrière… Il fait noir, les rues sont très sombres, et de jour ou de nuit, il y a des déchets, des bâtiments délabrés, des façades effondrées… Il y a des mecs à l’air louche qui errent dans les rues. On m’a dit que ici, les seuls qui trainent dans les rues sont des criminels à cette heure de la nuit. En général, les gens qui vous approchent ne veulent pas votre bien, et la dernière mode pour voler les touristes était de les prendre par derrière avec un gaz assommant. C’était une genre de pompe pour asthmatique (vous savez ces petites pompes bleues) que l’on vous aspergeait dans le visage, cela vous faisait perdre conscience instantanément, et on vous vidait les poches. C’est l’Afrique. Je ne me serais jamais aventuré seul en ville à cette heure, mais mon ami Pat est un grand haïtien de 6 pieds 3 et 230 livres. Avec lui, rien ne peut nous arriver, il est un excellent garde du corps. Et il est black donc les locaux ne nous emmerdent pas. Dakar est très tranquille, car les musulmans (96% de la population) ne consomment pas d’alcool, il n’y a donc pas de bars, pas de clubs, pas de petits pubs. Pas d’endroits où mon pote et moi pourrions faire la fête. La plupart des resto locaux n’ont pas de bière et encore moins de vin. Et le soir, les gens se couchent, c’est tout. On se croirait parfois dans les années cinquante.

On tourne à gauche, à droite sans trop regarder puisque de toute façon, toutes les rues se ressemblent, quand soudainement, au détour d’une rue, nous entendons des rires, de la musique et de l’activité tout près d’une porte dérobée… On s’approche. Un grand black tient lieu de portier. On dirait Hulk. Il nous regarde, et se déplace pour nous inviter à entrer sans un mot. La musique est forte, et j’ai même l’impression de reconnaître le genre musical…

POW !

L’illusion

Musique techno, éclairage rouge, bleu, mauve, des gens qui rient, un bar avec pleeiiiiin de bouteilles d’alcool, de gros fauteuils rouge… WOW !! Et plein de filles super belles à part ça ! Et de beaux gars aussi… tout le monde habillé à l’occidental, aucun boubou à la Francine Grimaldi ici. YAHOOOO! WOW!

Nous sommes comme deux enfants dans un magasin de jouets ! C’est la première musique occidentale que j’entends depuis que je suis ici… enfin ! Et de la bonne musique très moderne en fait. Mon premier club depuis 20 jours, je me sens chez moi! Tellement en zone connue et familière. Les pitounes, les stroboscopes, le plancher de danse… on pourrait être à Laval que ce serait pareil ! Retour immédiat en 2013 dans n’importe quel club de la terre. Nous nous empressons de commander des bières pour fêter ça ! Patou lui est aux anges, il sourit à s’en décrocher les babines. Je suis heureux, je me sens bien.

Je m’avance sur le comptoir pour crier ma commande à la barmaid à travers la musique trop forte, une trèèèèèès belle et grande femme noir, avec des cheveux longs et brillant, du maquillage et des ongles longs comme ça, monté sur des talons haut avec un cul, mais un cul superbe ! « deux bières svp » « ça fera 10 000 francs mon chéri » Wow ! 5000 francs la bière ! L’équivalent de 10$… C’est 20$ pour deux quand même ! Dans un hôtel, une bière au plus cher coûte en moyenne 3000 francs (6$) et au moins cher 800 francs (1.60$). Bon, on s’en fou un peu, je suis avec Patrick dans un bar à Dakar après tout… Je lui donne un billet de 20 000 F pour payer, elle nous amène les bières, mais pas la monnaie. J’attends quelques minutes, toujours pas de monnaie… Heille Wo!! Si elle pense que je vais lui laisser 10 000F de pourboire celle-là « Excusez-moi mademoiselle, mais j’aimerais avoir mon change svp » lui dis-je en snapant des doigts pour attirer son attention…

Elle me regarde de haut en bas et me fait une moue digne de Grace Kelly ! « Écoute chéri, t’en fais pas, je ne vais pas le garder, le caissier doit me le rendre d’abord » Hein?? Oups…

Je n’avais pas porté attention, mais ici, les filles servent l’alcool, vous lui remettez votre argent, elle le donne à un caissier (toujours un mâle qui s’occupe de l’argent) qui effectue la transaction, redonne la monnaie à la fille qui te le rapporte dans un verre. Je trouve que ça fait pas mal de mains dans lesquelles l’argent se promène, et cela prend tellement de temps, qu’il doit certainement y avoir des « oublis et pertes » ici et là assez souvent…

Bon ! Je me sens un peu mal d’avoir « snapé » la fille, et je m’excuse de ma brutalité. Elle me donne de l’attitude comme une merde et ne me remercie pas du pourboire que je lui laisse finalement pour me faire pardonner. Bon, pas grave. Tout cela aura duré 5 minutes peut-être. Pendant ce temps, Patrick n’a d’yeux que pour les filles de la place.

À mon tour je prends le temps de m’imprégner de la place. Je vois mieux l’intérieur maintenant. Nous sommes appuyé au bar, à ma gauche le petit planché de danse, avec une partie surélevée, comme une petite scène, et de petits îlots de fauteuils avec table basse. Rouge, il y a beaucoup de rouge. Il y a étonnamment beaucoup de filles, elles sont toutes très belles, pas du tout habillées à l’africaines, mais bien à la parisienne. Elles ont toutes des cheveux comme des perruques, des brillants, des seins des seins et des seins, et des fesses, et des vêtements super chics, et des talons hauts…

Tiens !? Je remarque qu’il y a aussi un poteau en stainless sur le plancher de danse surélevé… et je commence à réaliser que finalement, les filles n’ont pas l’air tant que ça à des clientes. Elles s’accrochent toutes aux gars qui entrent dans la place, comme ces deux poulettes qui viennent de nous aborder d’ailleurs. Huuummmmm !?

Alors que la plus grande des deux aborde Patrick, avec qui ce dernier engage de suite la conversation, la plus petite vient à moi « Allo comment tu vas? Tu me paie un verre ?»

Faaaaaackk!! Je viens d’allumer ! Putain de merde ! Il faut bien que je sois avec Patrick pour que je me ramasse dans le SEUL bar de danseuses de Dakar !!!! À Mille lieux à la ronde, dans un univers totalement musulman, sans alcool ou un homme ne doit pas regarder une femme plus de 12 secondes (C’est vrai, c’est la règle, en haut de ça, cela devient de l’adultère, un péché aux yeux d’Allah) et ou une femme n’accepte pas de se faire prendre en photo sans son mari, j’étais entouré de putes de classes habillées comme des cartes de modes qui arboraient tous les attributs des pitounes issues des plus beaux clubs de Montréal… Wow!

« Tu sais, ma mère ne veut pas que je travaille, ma famille ne veut pas que je travaille, personne ne sait que je suis ici, mais je dois faire de l’argent pour les aider. Les voisins disent que je suis une pute, mais ce n’est pas vrai, je travaille pour gagner ma vie comme je peux. Ils ne veulent pas savoir ce que je fais, mais ils veulent l’argent que je rapporte par exemple ! C’est très dur !»

Mouais, pauvre fille… Elle sortait de chez elle le soir avec un voile sur la tête, habillé en sénégalaise, arrivait au bar, se mettait une perruque (cheveux noirs, lissés et arrangés à l’occidental au lieu des cheveux noir crépus des africains), se parfumait, enfilait des jeans moulant, une camisole à lui faire exploser les seins, une touche de maquillage et voilà! La transformation complète d’une africaine en européenne ! Mais comme on dit toujours, on peut changer tous les habits du monde, cela ne change pas la personne. C’est comme peinturer une prison en rose. Ça reste une prison. Une africaine musulmane reste une africaine musulmane. C’était incroyable comment elles devaient adopter des comportements loin de leurs valeurs et coutumes traditionnelles. J’admirais leur courage en fait.

Patrick me recommande une bière et constate lui-même le prix exorbitant des conso ici. Montréal, Val-D’or ou Dakar, une bière dans un club de danseuses coûte le prix d’une bière dans un club de danseuses !! CHER !

Nous poursuivons donc nos boniments quelques minutes avec les pitounes, mais quoi que distrayantes, nous n’en avons rien à foutre. Patrick lui a sa femme à la maison, et moi ben… j’en ai rien à foutre tout court ! « Tu veux monter aux chambres avec moi? » me demande la déesse aux fesses de fer qui me collait au bras « En fait j’aimerais beaucoup ça, mais malheureusement je suis avec mon ami ici et nous avons besoin de parler et de nous retrouver ce soir » elle me quitte en me jetant un dernier regard de « va-te-faire-foutre » Mouais, de princesse à tigresse la négresse comme le dirait un malotru! LOL

Bon, c’est bien beau tout ça, mais on vient de claquer 80$ dans cette boîte-à-pute. Je réalise maintenant pleinement l’usage prévu de la petite scène, du poteau de stainless, des fauteuils regroupés, des portes dérobées et de Hulk-version-black à l’entrée. C’est incroyable, je crois que j’aurais cherché ce bar pendant des mois sans le trouver, et il aura fallu moins d’une heure à mon pote Patrick pour que son radar-à-bar (extrêmement puissant doit-on le souligner) nous guide dans ce lieu de perdition, un oasis de dépravation dans un désert de sainteté. Merci La Vie. Merci Pat.

Nous ressortons donc de là, très joyeux et bien réchauffés par nos quelques consommations dégustées à fort prix-d’ami, totalement satisfaits de l’expérience vécue et surtout de la trouvaille inusitée.

Sachant à peu près dans quel coin de la ville j’étais, nous avons dirigés nos pas à peu près vers mon hôtel, et moins de quinze minutes plus tard, nous y entrions sans problème.

Nous aurions passé toute la nuit ensemble, mais Patrick devait retourner à son hôtel à lui en taxi pour être à son poste demain matin, et moi-même devais me reposer un peu, quoi que n’ayant aucunes obligations puisque demain c’est dimanche.

Quelle journée ! Cela avait commencé par une visite à l’île des esclaves, ou j’avais pu constater le pire du pire de l’homme sur l’homme, ainsi que j’avais pu voir des gens qui vivent vraiment dans la misère. Des pauvres filles qui se tuent au boulot à essayer de vendre de la pacotille qui ne vaut rien, un gars de deux pieds de haut qui promenait sa carcasse sans jambe au bout de ses bras pour vendre ses petites toiles qu’il fabriquait, des pêcheurs qui devaient ramer des km et des km en mer pour capturer quelques poissons revendus à prix ridicules… Toute une économie basée uniquement sur la subsistance et la mendicité. Finalement, l’île des esclaves était encore peuplée d’esclaves, mais économiques.

Et ma journée de découverte se terminait par une explosion de couleurs, de musique et de parfum sucré sur des filles ultra décomplexées et modernes, qui devaient gagner en une nuit ce que les vendeuses de l’île faisaient en un mois. Quel contraste ! Mais c’est ça l’Afrique.

Mais quelle journée ! Ce fut magnifique et tellement enrichissant, et juste parfait !

Merci La Vie.

SEN1-06 : VISITE IMPROMPTUE SUR DAKAR

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